Revue de presse

• (...) ”Je n’aime pas trop, à titre personnel, les BD du quotidien, celles où on voit les personnages boire un café et fumer des clopes et être déprimés. Je trouve que ce n’est pas très intéressant. Moi, je suis là pour emmener les gens dans un ailleurs.” Un ailleurs qui peut être une île peuplée de cannibales sympathiques et de sculpteurs de crottes de nez, des vernissages où l’on discute avec des gens coupés en deux, ou encore des balades en barque au cours desquelles les prétendants sont si merveilleux qu’ils savent dire l’alphabet à l’envers.(...) En attendant [la sortie du prochain album,] l’impatient pourra se replonger dans ses deux premières BD et prendre l’un ou l’autre des multiples chemins damés par cette artiste à l’ambivalence peu ordinaire. Avec elle, la route est droite et la déviation extraordinaire.

  Maxime Gueugneau, entretien dans Les Arts Dessinés n°20 Octobre/décembre 2022.

• (...)Bande dessinée-poupée russe, L’Invité fantastique est un emboîtement d’histoires où Nina Lechartier revisite des genres aussi divers que l’aventure, l’horreur, le policier, la science-fiction, le fantastique, la critique d’art... Chaque épisode de vie évoqué par un habitant se retrouve alors illustré, la parole y est toujours mise en images sauf à une occasion : lors d’ une confession, dont on ne connaîtra jamais le contenu, seule la description des attitudes du locuteur nous sera offerte en guise d’indices. Ici, le secret se transforme en mystère en passant par le nerf optique. Lechartier démontre ainsi la défaite de la langue (que tous les personnages ont bien pendues) face à l’œil (qui pend lui aussi entre les seins de Madame Precious), de l’oreille (qui écoute) face à la main (qui peint), en bref : l’art et ses affabulations l’emporteront toujours sur le réel et ses fictions. Fabuler avec des images, voilà l’art fantastique de la bande dessinée, le véritable invité de cet ouvrage savoureux.(...)

  Thomas Bernard, entretien publié le 14 juin 2022 sur le site ActuaBD.

• (...) L’autrice s’amuse avec le texte, mi-enfantin, mi-pompeux, pour mieux nous dérouter face à un pinceau qui en impose. Des mots légers, des mots écrins, comme ce livre façonné avec soin, à la typographie si bien ajustée, au papier épais, l’impression parfaite. De la belle ouvrage. Et un ovni dans la sélection officielle d’Angoulême.

  Kareen Janselme, L’Humanité Magazine du 17 au 23 mars 2022.

• (...)Son livre c’est vraiment un livre très original, très personnel (...) qui met en scène cette femme bleue dans des paysages imaginaires. (...) On rit, on est inquiété, on passe d’une émotion a l’autre dans des scènes où on se demande aussi quelle est la part personnelle. (...) Il y a une séquence amoureuse de drague sur une barque avec ce garcon qui s’appelle John-Alexander, ou elle lui donne un coup de rame et le tue sans s’en rendre compte.(...) C’est vraiment un jeune talent à découvrir.”

  Gwendal Oules, Coup de coeur des libraires, Radio France Bleu Maine, le 14 janvier 2021.